Une vie dans les marges

Une vie dans les marges est le récit autobiographique en deux tomes de la vie du mangaka Yoshihiro Tatsumi. De son adolescence à ses débuts professionnels, celui qui fut influencé par le maître Osamu Tetsuka fut le fondateur dans les années 50 du mouvement "Gekiga" (un style plus dramatique que comique).

Sur plus de 800 pages (qui se dévorent et font passer les heures sans qu’on s’en aperçoive !), on découvre le quotidien et les pensées de son auteur, replacées régulièrement dans le contexte social et historique au moyen de petits rappels culturels et politiques.

Comment vivre de sa passion, quels choix faire dans sa vie, comment gérer ses relations et une œuvre, aucune anecdote n’est oubliée et on suit progressivement l’évolution, les succès et les doutes d’un auteur qui monta progressivement tous les échelons de l’édition.

Alors évidement impossible pour moi de ne pas me projeter dans ce personnage et de mettre en parallèle les événements de sa vie qu’il décrit et ceux qui me sont arrivés. Intéressant aussi de voir comment Yoshihiro Tatsumi géra ses aspirations, ses débuts (la partie majeure de l’œuvre), puis sa maturité artistique, et même son déclin. La conclusion fait même un peu froid dans le dos.

Tous les "manuscrits", puisqu’ils sont évoqués sous ce terme, à savoir les histoires qu’il crée et envoie à l’éditeur du moment semaine après semaine, sont présentés sous une simple illustration et leur seul titre. On a presque envie de pouvoir les lire ! Mais là n’est pas le propos de "une vie dans les marges".

Du coup, comment ne pas parler du film qui a été récemment créé d’après son œuvre ? "Tatsumi" de Eric Khoo reprend quelques scènes de cette autobiographie, entremêlées de quelques unes des plus emblématiques histoires du mangaka.

Le film d’animation change ainsi de style graphique selon les scénettes, en couleur ou en noir & blanc, et nous emmène vers des facettes plus obscures de l’âme humaine. Les histoires sont intrigantes, dérangeantes, toujours passionnantes. L’animation limitée est compensée par une grande qualité de la réalisation et de la narration.

J’ai vu le film avant de lire le manga. Les deux sont conseillés.

Et maintenant quelques pages salement photographiées avec le portable, parce que je ne voulais pas scanner/ plier les livres qu’on m’a prêtés :

Voilà c’est tout à fait moi là !

Aussi.