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The Grand Budapest Hotel
Grand Guignol
mardi 25 mars 2014, par
Monsieur Gustave (interprété par le dandy Ralph Fiennes) est le Grand Majordome de l’hôtel imaginaire d’un pays imaginaire. Son histoire est racontée bien des années plus tard à un client de l’hôtel (Jude Law) par le vieillissant Zéro Mustafa, alors le jeune et pur Lobby-boy - ou groom - de Gustave.
Après une présentation truculente de l’hôtel et de ses clients, l’histoire raconte la fuite de Gustave et Zero, poursuivi par la police et par les héritiers peu satisfaits d’une ancienne cliente.
Wes Anderson signe un nouveau film d’une drôlerie intense. L’hôtel est filmé de façon très symétrique. Les composition sont très soignées et les acteurs s’y déplacent de manière millimétrée et parfois même cartoon. Des coupes dans le hors-champ sont souvent faites pour accélérer les déplacements des personnages d’un plan à l’autre. Wes Anderson a réutilisé son savoir-faire sur Fantastic Mister Fox en créant des miniatures de ses décors (l’hôtel, les remontées mécaniques) pour donner un côté curieux à l’ensemble. Le 4/3 est utilisé par les séquences de 1933. Tout le casting habituel du jeune réalisateur (44 ans) s’y retrouve et s’en donne à cœur joie avec des rôles décalés, caricaturaux et flegmatiques.
Mention à la musique qui devient un acteur à par entière lors de séquences parfaitement rythmées. Notamment une séquence hilarante en stop-motion (il y en a plusieurs) de course poursuite qui donne une des meilleure fulgurances d’un film qui ne manque de temps forts, entre quelques temps morts - qui savent prendre le temps de déconstruire les choses dirons-nous.
Je pense notamment à la multiple mise en abime de l’histoire : Le vieux Zero raconte son histoire avec Gustave à un auteur (Jude Law) qui lui-même nous la raconte des années plus tard. Il en sort un livre qui est lu encore quelques temps après par une jeune femme visiblement fan (elle dépose une clé, symbole de l’hôtel, sous le buste de l’auteur dans un parc). Le film commence bien sûr par la jeune femme qui débute le livre, et se termine avec elle le finissant. Scolaire. Inutile. Mais finalement drôle et pas dénué d’une certaine réflexion sur la transmission du savoir. Anderson dit s’être inspiré de ses lectures des œuvres de Stefan Zweig. Libre inspiration !
On retrouve dans le film Adrien Brody, Willem Dafoe, Jeff Goldblum, Harvey Keitel, Bill Murray, Edward Norton, Jason Schwartzman, Tilda Swinton, Mathieu Amalric, Jude Law, Léa Seydoux, ou encore Owen Wilson dans des rôles réjouissants. C’est la première apparition de Tony Revolori (Zero), qui fait la paire avec Ralph Fiennes !
Wes Anderson a déjà une belle filmographie derrière lui.
2001 : La Famille Tenenbaum (The Royal Tenenbaums)
2004 : La Vie aquatique (The Life Aquatic with Steve Zissou)
2007 : À bord du Darjeeling Limited (The Darjeeling Limited)
2010 : Fantastic Mr. Fox
2012 : Moonrise Kingdom