PaprikaL’on doit à Satoshi Kon ces dernières années une œuvre florissante dans le long-métrage d’animation japonais. Perfect Blue, Millenium Actress, Tokyo Godfather ont su créer l’univers du réalisateur, où il est question de métamorphoses, troubles d’identité ou société de l’internet. Ces thèmes se sont retrouvés dans la série animée Paranoia Agent de façon assez magistrale.
Avec Paprika, que pouvait encore nous apporter Satoshi Kon ? Car s’il est difficile de résumer Paprika au-delà son basique peach de départ -un institut invente une machine à visiter els rêves, mais celle-ci est volée- c’est que le film est un joyeux bordel métaphorique et sensoriel.
Avec Paprika, Satoshi Kon pousse donc ses thématiques encore plus loin dans la codification, la démence idéologique, en bref la représentation artistique de ses idées. Incompréhensible pour certains, hautement jubilatoire pour les autres, Paprika peut atteindre un haut niveau d’hermétisme comme un haut niveau de génie.
On frise ainsi constamment le haut délire, la mise en scène et la réalisation on ne peut plus baroque venant appuyer ce pot-pourri démentiel qui vous remue tout entier, du cervelet aux tripes.
Le défi de créer un long-métrage grand public brillant est ici particulièrement réussi. Satoshi Kon avoue avoir atteint une limite entre l’interaction idée/représentation et il va pour la suite changer totalement d’orientation. On est curieux !