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Muholland Drive
Sexy Lynch
lundi 10 décembre 2001, par
Lynch aime bien faire dans le bizarre. Ce film était à l’origine un pilote de série télé, et puis Lynch a rajouté des scènes pour en faire un film. Cela ajoute terriblement à l’étrangeté, le film ayant été tourné en deux fois.
La première partie, très réussie visuellement, les deux actrices sont d’une beauté et d’une sensualité époustouflante, s’annonce comme un polar très manichéen, presque rêvé, d’opposition entre deux caractères, la blonde ingénue et la vamp brune amnésique... on se doute qu’il y a anguille sous roche...
La seconde partie bascule complètement le film, tout devient très complexe, au spectateur de faire ses choix, de comprendre ce qu’il veut au film.
J’ai été très dérouté par le basculement du film dans autre chose, mais à postériori j’aime bien avoir été surpris.
A déconseiller si vous aimez sortir en ayant compris ce que vous venez de voir.
A conseiller pour ceux qui n’ont pas peur de s’embarquer dans la folie d’un film.
Astex
Commentaires sur babel
On est d’accord mais on a pas le même avis par bikoko :
Mon film préféré de Lynch pour sa précision et sa réalisation ou aucuns détails n’est laissé au hasard, on y comprend ce qu’on veut mais il y a quand même quelque chose à comprendre, du très bon, du très très bon , surtout les deux beautés !
on est encore d’accord avec les deux zigs du haut, mais pas non plus du même avis.
pitchoun :
Un premier écueil à faire une notice de présentation narrative du film : un récit filmique disposé dans un concept de fragmentarité, ce qui implique que toute tentative de comprendre l’histoire est à mon sens une sur-interprétation. Un film ou un livre, un récit racontent-ils des histoires, la trame des séquences orientent-elles vers un sens, voire une unité de cohérence ? Le travail de Lynch remet en cause ce principe de correspondance entre la forme et le vouloir-dire. Non pas que l’esthétisme cinématographique ou littéraire n’ai jamais su s’affranchir avant lui de ce parti-pris du sens et de la cohérence de l’histoire, mais cette œuvre là nous plonge avec délice dans les vertiges de cette ambiguïté entre forme et sens. Si l’esthétisme semble répondre à l’histoire, rien n’est cohérent et rien n’est gratuit pour autant. Le délice n’est pas de s’acharner à comprendre, mais à se perdre dans ces mises en abime auxquelles la deuxième partie du film semblerait vouloir nous donner des clés pour en fait mieux nous troubler. Mises en abimes ? Le procédé est classique pourriez vous dire, mais son traitement reste ici d’une habileté telle qu’on ne sait plus d’où l’on plonge ni vers où l’on est plongé. On relèvera aussi cette troublante beauté qu’incarne Laura Elena Harring, à la fois plantureuse féminité dotée d’une délicieuse masculinité...