Her
Denise au téléphone
mardi 25 mars 2014, par
Dans un futur proche. Theodore Twombly (superbe Joaquin Phoenix) est un homme esseulé suite à sa rupture avec la femme de sa vie, dont le divorce est en cours (il ne manque plus que sa signature). Il vit dans un superbe loft en haut d’un immeuble de Los Angeles, seul. Il décide de faire l’acquisition d’un programme informatique capable de lui tenir compagnie et de gérer ses affaires. Le programme s’appelle Samantha et, si elle ne dispose que d’une superbe voix (Scarlet Johanson), se révèle être la joie de vivre réincarnée. Tellement plus simple qu’un rencart raté... Theodore va t-il oublier ses chagrins avec un programme doté de facultés d’évolution et de réflexion ?
Cette demoiselle (Olivia Wilde) est superbe mais bien trop compliquée (pour de vrai).
Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich) signe un scénario (récompensé aux oscars) un peu casse gueule mais qui réussi à nous faire croire en cette histoire d’amour entre un homme peu social et un programme informatique.
L’univers dépeint est celui des smartphones omniprésents : tout le monde ou presque parle à un interlocuteur en ligne... qu’il soit réel ou pas. A partir de là, on arrive assez vite à croire qu’une relation romantique puisse s’établir entre les deux âmes, à défaut de sexuelle (le coït se passe comme il peut, à savoir sur fond noir, et on comprend mal comment le programme arrive à prendre son pied. Soit).
Théodore est en pleine discussion avec Samantha qui n’en loupe pas une (le smartphone dans sa poche).
L’euphorie passée, les doutes sur la légitimité d’une telle relation mais surtout les propres doutes du programme en pleine extase sensorielle (Samantha a beau tout regarder depuis le smartphone de Theodore et composer d’on ne sait où des symphonies...) commencent à faire capoter la relation qui prend des directions de plus en plus faussées. Tentatives ratées de récupération, flou sur l’exclusivité de la relation (et donc des données partagées), révélations chocs, mettent les nerfs du pauvre Théodore à rude épreuve.
J’avoue alors avoir jubilé de la possibilité d’un twist sur la nature du programme. Que celui-ci devienne un espion, un hacker, un fraudeur ou pire, un tueur. Que ce dernier ne se révèle être une tentative élaborée de hameçonnage de la part d’une vraie personne derrière la voix.
Mais ce n’est pas la direction prise par le film et Spike Jonze. L’intrigue restera essentiellement sentimentale et même philosophique avec des prises de décisions du programme dans sa propre évolution. Des décisions qui sont sujettes à d’autres questions de l’ordre de la science-fiction avec la prise de conscience de sa nature et son désir d’auto-alimentation. Mais l’absence de réponse laisse un peu sur sa faim. On nous ramène à la case départ avec des humains abandonnés, souffrant des mêmes peines que celles infligées par leur congénères de chair et d’os. L’ordinateur prend la place de l’humain et s’en va de même. Plutôt dérangeant en fait.
Le jeu vidéo de demain te répond en toutes circonstances.
Mention pour la création d’un futur stylisé et réaliste qui réussi à avoir de la classe (quand les sixties se croisent avec les rondeurs des Mac) : on y trouve des ordinateurs-kinect et des jeux-vidéo dont les personnages réagissent aux stimulis extérieurs. Mais surtout à ma chouchoute Amy Adams dans le rôle de l’amie de cœur de Théodore, ici à fleur de peau.
Amy Adams, ou quand mon actrice préférée débarque dans le film que je mate sans prévenir !
Filmographie de Spike Jonze :
1999 : Dans la peau de John Malkovich (Being John Malkovich)
2003 : Adaptation
2009 : Max et les Maximonstres (Where the Wild Things Are)
2011 : Mourir Auprès De Toi (Court-métrage stop-motion)
2013 : Her